Aigle: suspicion de fraude lors d'une récolte de signatures
Droits politiques
La Municipalité d'Aigle fait état de "graves irrégularités" et de suspicion de "fraude et d'usurpation d'identité" dans le cadre de la récolte de signatures et le dépôt d'un référendum contre son projet de réaménagement du centre-ville. Elle a annoncé lundi avoir suspendu le processus et vouloir saisir le Ministère public.
Le comité référendaire a déposé 1400 signatures le 18 août dernier auprès de l'exécutif communal. Le référendum s'opposait à un préavis municipal, relatif notamment au plan de réaménagement de la Place du Marché et à un crédit de construction adopté le 26 juin par le Conseil communal, explique la Municipalité dans un communiqué.
Un contrôle par l'Office de la population a ensuite établi que 1175 signatures valables avaient été récoltées, soit 12 de plus que les 1163 signatures nécessaires à l'aboutissement du référendum. "Toutefois, les investigations ont montré que 65 signatures [laissaient] imaginer une potentielle usurpation d'identité", poursuit le document.
Dénonciation à la Préfecture
En accord avec les autorités supérieures, un contrôle téléphonique "aléatoire et confidentiel" a alors été effectué auprès de personnes dont les signatures figuraient sur les listes remises par le comité référendaire. "Ce contrôle a permis d'établir qu'au moins 17 personnes certifient ne pas avoir signé le référendum dont il est question", écrit la commune du Chablais vaudois.
La Municipalité a alors dénoncé la situation à la Préfecture et au service cantonal en charge des affaires communales. N'étant pas en mesure de déterminer si le référendum a abouti ou non, elle a également suspendu le processus. "Nous examinons actuellement sous quelle forme nous allons saisir le Ministère public à ce sujet", a encore déclaré le syndic d'Aigle, Grégory Devaud, à Keystone-ATS.