Grèce: Nouvelles aires marines pour protéger 30% des eaux d'ici 2030
Nouvelles aires marines protégées en Grèce
La Grèce va créer deux nouvelles aires marines protégées, a annoncé le gouvernement lundi, comme il l'avait promis lors de la troisième conférence de l'ONU sur les océans tenue en juin.
"Aujourd'hui, je tiens cette promesse avec la création de deux nouveaux Parcs Nationaux Marins: l'un en mer Ionienne et l'autre dans les Cyclades méridionales, dans l'emblématique mer Égée", a indiqué le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis dans un message vidéo diffusé par ses services.
Selon lui, "ces parcs seront parmi les plus grandes zones marines protégées de toute la Méditerranée. Ils nous permettront d'atteindre l'objectif de protéger 30% de nos eaux territoriales d'ici 2030 bien avant l'échéance prévue".
La Grèce compte environ 13'600 km de littoral et des milliers d'îles.
Le Premier ministre a indiqué que dans les zones marines protégées, "la pratique extrêmement destructrice du chalutage de fond sera interdite".
Fin mai, Athènes avait interdit la pêche au chalut de fond dans les eaux de la petite île de Fournoi et de six îlots inhabités proches, situés dans le centre de la mer Egée pour protéger des récifs coralliens d'une exceptionnelle richesse récemment identifiés.
Le pays va interdire le chalutage de fond dans l'ensemble des aires marines protégées d'ici 2030, devenant ainsi le premier pays en Europe à prendre une mesure de cette envergure.
Plusieurs pays ont profité de la conférence onusienne à Nice en France pour annoncer de nouvelles aires marines protégées et des mesures d'interdiction du chalutage, dont la Grèce, le Brésil ou l'Espagne sur le quart de ses mers.
Réactions
Tout en saluant la création de ces deux parcs, la section grecque de la WWF a critiqué le gouvernement pour le retard pris dans "l'achèvement des études et la signature des décrets pertinents" concernant des "dizaines d'autres zones protégées dans le pays", ce qui empêche la vraie protection des ces régions.
La WWF souligne "l'importance de la collaboration et de la mobilisation de toutes les parties prenantes" pour que ces nouvelles zones ne restent pas que des mots "sur le papier".
Dans la foulée des annonces grecques, la Turquie, pays frontalier et dont la côte occidentale est proche des îles égéennes, a réagi à cette annonce soulignant que "toute action unilatérale doit être évitée dans les mers fermées ou semi-fermées telles que la mer Égée et la Méditerranée".
"Le droit maritime international encourage la coopération entre les États côtiers de ces mers, y compris sur les questions environnementales. Dans ce contexte, nous tenons à rappeler que notre pays, en tant qu'État côtier de la mer Égée, est toujours disposé à coopérer avec la Grèce", a indiqué un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.
"La Turquie annoncera également ses projets visant à protéger l'environnement dans les zones maritimes dans les prochains jours", poursuit ce texte.
Membres de l'Otan mais avec des différends historiques en ce qui concerne la délimitation des eaux en mer Egée, Athènes et Ankara avaient signé en 2023 un accord "de bon voisinage" visant à apaiser les tensions créées souvent entre eux.
Pour sa part, le ministère grec des Affaires étrangères a qualifié d'"infondées" les références turques "aux mers fermées ou semi-fermées" et souligné que la création des parcs nationaux maritimes "se fait sur la base de critères purement environnementaux dans des zones sous souveraineté grecque".
Le ministère a réitéré que "la Grèce soutient constamment le dialogue avec la Turquie (...) conformément au droit international".