Israël évalue la réponse du Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza
Israël "examine" une réponse du Hamas
Israël a annoncé jeudi "examiner" la réponse du Hamas à une proposition de trêve de 60 jours. Cela à l'heure où se multiplient les critiques d'organisations internationales sur une propagation de la famine dans le territoire palestinien dévasté par la guerre.
Israël fait face à une pression internationale accrue pour mettre fin aux souffrances des plus de deux millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée et soumise à un blocus qui empêche une aide humanitaire vitale.
"Les médiateurs ont transmis la réponse du Hamas à l'équipe de négociation israélienne. Elle est actuellement en cours d'examen", a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, après plus de deux semaines de discussions indirectes à Doha.
Quelques heures plus tôt, le Hamas a dit avoir soumis sa réponse aux médiateurs à une proposition d'un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza associée à une libération d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Ces otages ont été enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, dernier épisode du très long conflit israélo-palestinien qui a déclenché la guerre. En riposte, Israël a juré de "détruire" le Hamas et lancé une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts, provoqué un désastre humanitaire et des destructions colossales.
Toujours pas de percée
Les pourparlers qui se déroulent à Doha depuis le 6 juillet via les médiateurs - Qatar, Etats-Unis-Egypte - n'ont toujours pas permis une percée, chaque camp reprochant à l'autre de refuser de céder sur ses demandes.
Selon une source palestinienne proche des pourparlers, la réponse du Hamas comprend des amendements proposés aux clauses sur l'entrée de l'aide humanitaire, des cartes des zones de Gaza d'où l'armée israélienne devrait se retirer ainsi que des garanties sur la fin de la guerre.
"Proposition actualisée" de Witkoff
Israël, qui refuse de donner de telles garanties, veut démanteler les capacités militaires et gouvernementales du Hamas, le chasser de Gaza et prendre le contrôle du territoire palestinien.
Mercredi, le gouvernement israélien a accusé le Hamas de faire obstacle aux discussions, mais affirmé que les négociateurs israéliens étaient toujours à Doha et que les pourparlers se poursuivaient.
"Israël a accepté la proposition qatarie ainsi que la proposition actualisée de (l'envoyé spécial américain Steve) Witkoff, c'est le Hamas qui refuse", a indiqué le porte-parole du gouvernement.
Les Etats-Unis ont annoncé que Witkoff se rendrait en Europe cette semaine pour des pourparlers sur Gaza, et qu'il pourrait ensuite se rendre au Moyen-Orient.
Il commence ce voyage avec "le ferme espoir que nous parviendrons à un nouveau cessez-le-feu, ainsi qu'à un couloir humanitaire pour l'acheminement de l'aide que les deux parties ont, en fait, accepté", a affirmé mardi le département d'Etat.
Beaucoup "meurent de faim"
Après avoir assiégé Gaza en octobre 2023, Israël a imposé au territoire un blocus total début mars, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
Selon le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, une "grande proportion" de la population de Gaza "mourait de faim".
Pour la France, le "risque de famine" à Gaza est "le résultat du blocus" imposé par Israël. Mardi, un hôpital de Gaza a affirmé que 21 enfants étaient morts de malnutrition ou de faim en 72 heures.
"Alors qu'une famine se propage à Gaza, nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent", ont déclaré conjointement une centaine d'ONG parmi lesquelles Médecins sans frontières, Médecins du monde, Caritas, Amnesty international et Oxfam international.
"Israël pas responsable des pénuries"
Le gouvernement israélien s'est défendu en affirmant qu'il n'était pas responsable des pénuries.
"A Gaza aujourd'hui, il n'y a pas de famine causée par Israël", a déclaré son porte-parole, David Mencer. "Il s'agit d'une pénurie provoquée par le Hamas", a-t-il ajouté, en accusant le mouvement palestinien d'empêcher la distribution et de piller l'aide. Le Hamas a toujours rejeté de telles accusations.
L'offensive israélienne a coûté la vie à Gaza 59'219 personnes, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.