Yayoi Kusama à la Fondation Beyeler: pois, miroirs et infini
L'oeuvre de Kusama à la Fondation Beyeler
Pois innombrables et jeux de miroirs, l'univers de l'infini, cher à l'artiste japonaise Yayoi Kusama, est exposé jusqu'au 25 janvier à la Fondation Beyeler. C'est la première rétrospective consacrée en Suisse à cette superstar de l'art contemporain, âgée de 96 ans.
"Légende vivante" et "véritable icône", le directeur du musée sis à Riehen (BS) n'a pas manqué de superlatifs, vendredi, face aux médias pour qualifier Yayoi Kusama. Dans les ventes aux enchères, ses oeuvres changent de main à coups de millions de dollars. Et dans l'industrie de la mode, chez Louis Vuitton par exemple, on peut acheter des sacs à main en forme de courge , le "Pumpkin Bag", conçus par l'artiste.
Pois et filets sur des formes organiques
La courge se retrouve d'ailleurs souvent dans l'oeuvre de la Japonaise. Sous forme de sculptures ou de peintures, couverte de pois noirs, elle est devenue l'emblème le plus populaire de l'artiste, voire même une icône, elle-même, de l'art contemporain.
En 70 ans de création, l'omniprésence des motifs répétitifs des pois et des filets figure au coeur de l'oeuvre d'Yayoi Kusama, car ils incarnent le principe de l'infini. Ses grandes installations invitent à explorer des enchevêtrements de racines ou de vers géants. Les formes organiques y dominent jusqu'à l'abstraction.
Débuts et années 1960 à New York aussi
La rétrospective réalisée en collaboration avec le Musée Ludwig de Cologne (D) et le Stedelijk Museum d'Amsterdam se penche aussi sur les débuts de l'artiste. Elle remonte le temps jusqu'en 1939, lorsque, âgée de 10 ans, Yayoi Kusama dessinait le portrait de sa mère, non sans utiliser le motif des pois, déjà présent à l'époque.
L'exposition revient aussi sur sa période polémique, dans les années 1960 à New York, où elle faisait apparaître des protubérances phalliques sur des mannequins de vitrines, des chaussures à talons aiguilles et des fauteuils.
Les visiteurs de la Fondation Beyeler peuvent découvrir dès dimanche quelque 300 oeuvres de l'artiste, un record pour une exposition à Riehen. La moitié d'entre elles sont prêtées par des collections japonaises.