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Maîtresses des classes enfantines vaudoises réclament plus de moyens et co-enseignement ciblé
Politique

Maîtresses des classes enfantines vaudoises réclament plus de moyens et co-enseignement ciblé

Enseignement

Les maîtresses des classes 1-2P vaudoises sont décidées à obtenir plus de moyens pour leur enseignement. Malgré le classement d'une pétition en ce sens par le Grand Conseil, elles ont saisi l'organe de conciliation et espèrent pouvoir ouvrir des négociations avec le gouvernement. Une journée d'action aura lieu lundi prochain.

L'une des revendications-clés des enseignantes et enseignants des petites classes (des femmes dans leur écrasante majorité) consiste en la généralisation du co-enseignement - à savoir deux maîtresses par classe - les quatre matins où les élèves de 1-2P (4 à 6 ans), sont réunis. La mesure a pour objectif de garantir un enseignement serein tout en faisant face aux comportements problématiques en augmentation de certains élèves.

De cette manière, "il y a un adulte qui enseigne et un autre qui éteint les feux", a résumé une des enseignantes concernées, venue témoigner mardi devant la presse à Lausanne. "Ce ne sont pas que des problématiques individuelles, la structure même de l'école est à repenser", a renchéri une de ses collègues.

Propos "choquants"

Les maîtresses, soutenues par les syndicats, demandent un changement de paradigme. "On veut des mesures en amont, qui permettent de vraies conditions d'enseignement pour le collectif", a plaidé Gregory Durand, du syndicat Société pédagogique vaudoise. Contrairement aux aides à l'intégration qui ciblent des individus, le co-enseignement a l'avantage de favoriser toute la classe.

Selon la Direction générale de l'enseignement obligatoire, la mise en place de cette mesure coûterait 64 millions de francs par an. Les députés avaient décidé en mars dernier d'écarter une pétition, munie de 2225 signatures, qui le réclamait.

"On ne fait que reporter le problème en réclamant des millions au Conseil d'Etat! (...) Cela ne va pas éduquer les enfants, les crapauds resteront toujours des crapauds", s'était alors exclamé le PLR Jean-Rémy Chevalley. Il avait estimé que le problème devait être "traité à la base" en allant "dire aux parents qu'ils éduquent leurs enfants avant de les envoyer à l'école".

Action sous le signe des batraciens

Ces déclarations ont heurté les pétitionnaires. "Nous avons été choqués, non pas par le classement du texte, mais par les propos dégradants de certains députés", a souligné Gregory Durand.

Depuis, le collectif des pétitionnaires et les syndicats ont saisi l'organe de conciliation et ont rendez-vous avec le département de l'enseignement de Frédéric Borloz le mardi 17 juin. "Nous voulons obtenir l'ouverture de négociations", précise le syndicaliste.

La veille, le lundi 16 juin, une journée d'action aura lieu dans les écoles. Les enseignantes, seront vêtues de vert, comme les crapauds, pour faire passer le message que "l'école, c'est pour tous les crapauds". Un rassemblement, lui aussi placé sous le signe des batraciens, suivra à 17h00 devant le bâtiment des services du ministre des écoles pour sensibiliser l'opinion publique et demander un "véritable dialogue social".

ATS

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