Peine pécuniaire confirmée pour Breel Embolo à Bâle en appel
Breel Embolo condamné en appel à Bâle
La justice de Bâle-Ville a confirmé, mercredi, en appel la condamnation du footballeur Breel Embolo pour des menaces proférées lors d'une sortie nocturne en mai 2018. Le joueur de l'équipe nationale suisse écope d'une peine pécuniaire avec sursis.
Dans son jugement, la Cour d'appel de Bâle-Ville a infligé 45 jours-amende à 3000 francs avec sursis. Il s'agit de la même peine pécuniaire que celle infligée en juin 2023, en première instance. Breel Embolo avait fait appel de ce jugement.
Il s'excuse, mais conteste toute menace
S'appuyant sur plusieurs témoignages, le président du tribunal a déclaré que les conditions d'une "lourde menace" étaient remplies. Durant le procès en appel, le footballeur âgé de 28 ans a admis avoir insulté plusieurs hommes au moment des faits incriminés et s'en est excusé devant les juges. Il ne s'agissait pas de menaces, a-t-il souligné cependant en vain.
L'attaquant bâlois, qui joue désormais pour le Stade Rennais, était de sortie avec des amis, lorsqu'ils ont été confrontés à un autre groupe, il y a sept ans à Bâle. Il a dit avoir été provoqué et importuné par un membre de ce groupe, entraînant des insultes mutuelles. Breel Embolo a déclaré avoir simplement "réagi" aux insultes et ne pas avoir été un agresseur dans l'altercation.
Retour à l'entraînement
Mercredi matin, il a quitté la salle d'audience au bout d'une heure. Après l'avoir interrogé, la Cour l'a autorisé à se rendre à l'entraînement de l'équipe de Suisse en vue de son match de vendredi contre le Kosovo.
La défense a plaidé ensuite l'acquittement du footballeur, en vain. L'avocat de Breel Embolo a contesté la fiabilité des témoignages, parfois contradictoires. Il aussi critiqué la lenteur de la procédure, son client n'ayant appris son existence que trois ans après les faits incriminés. "Une procédure inéquitable ne peut pas aboutir à un résultat équitable", a-t-il dénoncé.
Breel Embolo déçu
Le président de la Cour d'appel a rejeté une demande de réparations pour tort moral, liée à des articles de journaux qui auraient jugé hâtivement le footballeur. Selon lui, Breel Embolo peut s'en vouloir partiellement à lui-même d'avoir posté sur Instagram un commentaire hargneux illustrant une photo qu'il avait prise des journalistes devant le tribunal, lors du procès de première instance.
"Je regrette ce jugement et vais en attendre les considérants écrits", a déclaré Breel Embolo dans une réaction publiée par l'Association suisse de football. "Il m'était important de donner ma vision des choses à la Cour d'appel." Et d'ajouter qu'il allait maintenant se concentrer sur les entraînements et les matches importants de l'équipe nationale.
Réduction de peine pour un camarade
Le deuxième prévenu, un ami du footballeur, a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour lésions corporelles simples, soit deux mois de moins qu'en première instance. Il avait asséné un coup de poing lors de l'altercation, brisant le nez de sa victime.
Durant l'audience, Breel Embolo avait déclaré ne pas avoir eu connaissance de ce coup au cours de la soirée en question. L'avocat de l'agresseur présumé a contesté ces faits, affirmant qu'une bousculade a tout aussi bien pu entraîner la blessure constatée. Il n'a toutefois pas obtenu l'acquittement qu'il a plaidé. La Cour a réduit la peine de deux mois en raison des lenteurs de la procédure.
Le Ministère public et les plaignants n'étaient pas représentés durant l'audience. Le jugement n'est pas encore entré en force. Il peut faire l'objet d'un recours au Tribunal fédéral.