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Politique

Libération des otages : Trump espère la fin d'un cauchemar

Libération des otages : Trump espère la fin d'un cauchemar

Echange d'otages et de détenus

Les 20 derniers otages vivants du Hamas, libérés lundi, sont rentrés en Israël peu avant la libération de détenus palestiniens. Il s'agit de la première étape de l'accord de cessez-le-feu saluée par Donald Trump qui a espéré la fin d'un "long cauchemar".

Reçu à la Knesset avec une ovation debout lors d'une visite éclair en Israël, le président américain, à l'origine du plan qui doit mettre fin à deux ans de guerre à Gaza, s'est félicité d'un "triomphe incroyable pour Israël et le monde". Il devait ensuite gagner l'Egypte pour un sommet international consacré à l'avenir du territoire palestinien en ruines.

Sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s'étaient massées depuis le lever du jour des milliers de personnes, des scènes de liesse ont accueilli les libérations d'otages qu'Israël attendait depuis 738 jours. Certains avaient le visage grave, d'autres souriaient, beaucoup s'étreignaient.

Explosion de joie à Ramallah

"On attendait ce moment, mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent... Mais c'est une belle journée, celle qu'on attend depuis deux ans", a témoigné Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.

Quelques heures plus tard à Ramallah, en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l'arrivée des premiers cars transportant les prisonniers palestiniens libérés.

Pour beaucoup, ces retrouvailles étaient les premières en liberté depuis des années, voire des décennies. "C'est un sentiment indescriptible, une renaissance", a confié Mahdi Ramadan, un prisonnier tout juste libéré, encadré par ses parents.

Retour en Israël

Les 20 otages, libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 pendant l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. La majorité des 251 personnes alors enlevées avaient été libérées lors de précédentes trêves. Cette attaque a déclenché en représailles une offensive israélienne qui a fait des dizaines de milliers de morts dans la bande de Gaza.

Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au CICR, puis un autre de 13, sans qu'aucune image ne filtre. Tous ont ensuite regagné Israël.

Le retour des 47 derniers otages retenus à Gaza depuis deux ans, dont 27 sont morts, doit s'accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des "raisons de sécurité", dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.

Aux termes du plan américain, le retour des otages vivants et des dépouilles devait s'achever 72 heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, soit lundi à 11h00 suisses. Mais le Forum des familles d'otages a déclaré que seuls quatre corps seraient ramenés lundi, dénonçant une "violation de l'accord" de cessez-le-feu.

"La fin d'une ère de terreur"

Devant le Parlement israélien, Benjamin Netanyahu a salué en Donald Trump le "meilleur ami qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche". Il a dit entrevoir, grâce à lui, la possibilité d'une conclusion rapide de nouveaux traités de paix entre Israël et des pays arabes.

"Ce n'est pas seulement la fin d'une guerre, c'est la fin d'une ère de terreur et de mort", a pour sa part déclaré Donald Trump qui a annoncé "l'aube historique d'un nouveau Moyen-Orient", lors d'un discours brièvement interrompu par l'expulsion d'un député.

Il a estimé que cette journée marquait la fin d'"un long et douloureux cauchemar" pour les Israéliens mais aussi pour les Palestiniens, qu'il a appelés à "se détourner pour toujours de la voie du terrorisme". Le président américain s'est également dit "prêt" à faire la paix avec l'Iran.

Le Hamas, dont un responsable avait dit prévoir une deuxième phase "difficile" des négociations, a appelé lundi Donald Trump et les pays médiateurs à faire en sorte qu'Israël ne reprenne pas la guerre.

Sommet en Egypte

Le président américain devait se rendre dans l'après-midi à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Ni M. Netanyahu ni le Hamas ne seront présents. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, assistera en revanche au sommet. Les pays médiateurs, notamment le Qatar, doivent signer un document garantissant l'application du cessez-le-feu.

Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l'armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire et que son arsenal soit détruit.

Camions d'aide

Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné à la faveur du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.

Des camions chargés d'aide humanitaire ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d'Israël. D'autres attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l'Egypte.

L'attaque du 7 octobre 2023 a fait 1219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Depuis lors, 67'869 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne sur la bande de Gaza, selon les chiffres du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

ATS