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Défense

Trump optimiste sur un accord Ukraine-Russie après négociations

Trump optimiste sur un accord Ukraine-Russie après négociations

Des discussions "productives" sur l'Ukraine

Il y a "de bonnes chances" pour un accord mettant fin au conflit entre la Russie et l'Ukraine, a estimé dimanche le président américain Donald Trump, après des pourparlers entre Washington et Kiev. Son chef de la diplomatie Marco Rubio s'est montré bien plus prudent.

Qualifiées de "productives" par les deux délégations, américaine et ukrainienne, ces négociations menées en Floride autour du plan dévoilé il y a dix jours par les Etats-Unis, mais jugé trop favorable à Moscou les Ukrainiens et les Européens, n'ont pas accouché d'annonce majeure.

"Il reste encore du travail", a averti le secrétaire d'Etat Marco Rubio, après cette rencontre. Une source proche de la délégation ukrainienne a confié à l'AFP que ces discussions n'étaient "pas faciles".

Cela n'a pas empêché le président américain d'afficher son optimisme, à bord de l'avion Air Force One. "Je pense que la Russie aimerait que cela se termine et je pense que l'Ukraine... je sais que l'Ukraine aimerait que cela se termine", a déclaré M. Trump.

Kiev "pas en position de force"

Le milliardaire républicain a également rappelé que Kiev n'était pas en position de force, à cause du vaste scandale de corruption qui a conduit le président ukrainien Volodymyr Zelensky à limoger son bras droit, Andriï Iermak, meneur jusque-là des négociations avec les Etats-Unis. "L'Ukraine a quelques petits problèmes difficiles", a estimé M. Trump. "Il y a une situation de corruption, ce qui n'aide pas".

L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, qui a participé aux discussions en Floride, tout comme le gendre du président américain, Jared Kushner, doit de nouveau se rendre à Moscou pour discuter mardi avec le président russe Vladimir Poutine.

Les Etats-Unis ont présenté il y a dix jours un projet en 28 points, rédigé sans les alliés européens de Kiev, censé mettre fin au conflit déclenché par l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022.

L'accord prévoyait initialement que les forces ukrainiennes se retirent de la région orientale de Donetsk, et les États-Unis auraient alors reconnu de facto Donetsk, la Crimée et Lougansk comme russes. Mais il a depuis été amendé à la demande des Européens et son contenu actuel reste flou.

Formulation "compliquée"

Une autre source, haut placée et bien informée sur les négociations en cours, a déclaré à l'AFP que les Américains voulaient que "les points finaux [du plan] soient convenus et qu'ils puissent aller à Moscou".

"La formulation [des points, ndlr] est compliquée, principalement concernant les territoires, car [les Américains] se voient exclusivement comme des médiateurs et pas comme une partie" soutenant Kiev, a ajouté cette deuxième source.

Rustem Oumerov, le négociateur en chef ukrainien envoyé en Floride, a annoncé sur le réseau social Facebook qu'il avait fait part au président ukrainien Volodymyr Zelensky de "progrès substantiels".

"Il est important que les discussions aient une dynamique constructive et que toutes les questions aient été abordées ouvertement et avec un objectif clair de garantir la souveraineté et les intérêts nationaux de l'Ukraine," a écrit M. Zelensky sur le réseau social X après ces négociations.

Pression militaire

Le président français Emmanuel Macron doit recevoir Volodymyr Zelensky de nouveau lundi à Paris. De son côté, Marco Rubio ne se rendra pas à la réunion des ministres des affaires étrangères des pays de l'OTAN en début de semaine.

Sur le terrain, Moscou continue d'exercer une forte pression militaire: l'armée russe progresse dans l'est de l'Ukraine et une nouvelle attaque nocturne, menée par un drone, a fait au moins un mort et 11 blessés dans la nuit de samedi à dimanche près de Kiev.

Samedi, des drones navals ont également été lancés contre un terminal pétrolier majeur dans le port russe de Novorossiïsk. Ce terminal permet d'exporter le pétrole acheminé par l'un des oléoducs les plus importants au monde, qui part de champs pétrolifères du Kazakhstan au bord de la mer Caspienne et traverse la Russie vers la mer Noire.

Les autorités du Kazakhstan ont accusé l'Ukraine d'être à l'origine de l'attaque. Kiev n'a pas réagi.

ATS