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Politique

Crise humanitaire à Gaza : alerte des ONG sur la famine de masse

Crise humanitaire à Gaza : alerte des ONG sur la famine de masse

Cri d'alarme lancé par des ONG pour Gaza

Une "famine de masse" se propage dans la bande de Gaza, ont alerté mercredi plus d'une centaine d'organisations humanitaires. Elles appellent à une trêve immédiate, à l'ouverture de tous les points de passage et à la libre circulation de l'aide humanitaire.

Dans le même temps, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements quotidiens à Gaza. Elle dit avoir frappé des dizaines de "cibles terroristes", la Défense civile du territoire palestinien faisant état de dix morts.

Israël fait face à une pression internationale accrue surtout au sujet du désastre humanitaire à Gaza, où quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Un blocus total imposé en mars par Israël à Gaza et très partiellement assoupli fin mai a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.

"C'est la souffrance pour nourrir mes enfants. Je risque ma vie pour leur apporter un sac de farine", raconte Mohamed Abou Jabal, un déplacé palestinien à Beit Lahia (centre). Là, des dizaines de Palestiniens courent derrière un grand camion plateau transportant des sacs de farine et circulant sur une route, selon des images de l'AFP. Des hommes montent à bord et s'emparent de sacs ou se les arrachent dans une scène chaotique.

950 camions d'aide, selon Israël

Mardi, un hôpital de Gaza a affirmé que 21 enfants étaient morts de malnutrition ou de faim en 72 heures. "Alors qu'une famine de masse se propage à Gaza, nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent", indiquent dans un communiqué des ONG parmi lesquelles Médecins sans frontières, Médecins du monde, Caritas, Amnesty international ou encore Oxfam international, en appelant à un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture des passages pour l'aide humanitaire.

"Juste à l'extérieur de Gaza, dans des entrepôts, et même à l'intérieur, des tonnes de nourriture, d'eau potable, de fournitures médicales, de matériel d'hébergement et de carburant restent inutilisées, les organisations humanitaires étant empêchées d'y accéder ou de les livrer", ajoutent-elles.

Mais l'armée israélienne nie bloquer les aides. Elle a affirmé mardi que 950 camions transportant de l'aide se trouvaient à Gaza et attendaient que les agences internationales les collectent et distribuent. Les ONG, elles, dénoncent de nombreuses restrictions israéliennes.

"Nous n'avons pas identifié de famine à ce stade, mais nous comprenons qu'une action est nécessaire pour stabiliser la situation humanitaire", a dit un haut responsable israélien de la sécurité non identifié, cité par le quotidien Times of Israel.

Israël accuse le Hamas d'exploiter la souffrance de la population civile, notamment en volant la nourriture, ce que le mouvement dément. L'ONU a elle accusé l'armée israélienne d'avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, en grande majorité près de centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

Witkoff en Europe

Dans ce contexte, l'émissaire américain Steve Witkoff se rend cette semaine en Europe et pourrait ensuite aller au Moyen-Orient, selon des responsables américains. Son objectif est de parvenir à "un nouveau cessez-le-feu, ainsi qu'à un couloir humanitaire pour l'acheminement de l'aide" à Gaza, d'après le département d'Etat.

"La famine frappe à toutes les portes" à Gaza, a affirmé mardi le patron de l'ONU Antonio Guterres.

Lancées début juillet, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur une trêve n'avancent pas. Israël veut chasser le Hamas de Gaza et prendre le contrôle du territoire. Le Hamas réclame le retrait israélien de Gaza et l'arrêt de la guerre.

ATS