Valais: décret d'urgence pour reconstruire Blatten et le Lötschental
Pour accélérer la reconstruction de Blatten
Le Grand Conseil valaisan a accepté, lundi, d'entrer en matière sur le décret urgent lié à la gestion des conséquences des événements naturels ayant touché le Lötschental, en mai. Seuls les Vert-e-s ont milité pour le renvoi du projet.
Le décret d’une durée maximale de 5 ans vise, principalement, là où cela est possible à alléger, simplifier et à accélérer les procédures liées à la reconstruction de Blatten, afin d’aboutir à un rétablissement de la situation d’ici à 2030. Les coûts de reconstruction incombant à l'Etat du Valais sont estimés à quelque 100 millions de francs.
Il s’agit également de créer la structure nécessaire pour la gestion des nombreux dons reçus, ceci en faisant participer les organismes d’entraide concernés. Jusqu’à présent 25 demandes ont été approuvées et des dons ont été accordés à hauteur de 1,4 million de francs. Au total, 68 millions de francs de dons ont été versés en faveur de la commune haut-valaisanne et de ses habitants.
Des règles de gouvernance
Le texte ambitionne de permettre le déploiement d’instruments de soutien financiers extraordinaires afin de permettre aux quatre communes du Lötschental (Blatten, Ferden, Kippel et Wiler), de faire face à cette situation unique.
Le décret règle également la continuité institutionnelle de la commune de Blatten, dont les bâtiments ont, pour l’essentiel, été ensevelis et qui ne dispose plus pour le moment des infrastructures nécessaires sur son territoire.
"Reconstruire, rénover et non investir"
Le texte veut permettre d’établir les règles de gouvernance nécessaires au traitement d’une situation aussi extraordinaire que celle causée par l’effondrement du petit Nesthorn. Au total, le décret est basé sur 25 articles.
"Nous devons offrir des perspectives d’avenir à la population de Blatten", e exprimé la cheffe du groupe PLR, Sonia Tauss-Cornut, lors du débat d’entrée en matière. "Quelques points essentiels doivent toutefois être respectés: la carte des dangers doit être homologuée rapidement, l’argent public engagé doit servir à reconstruire et à rénover non à investir." Le PLR s’est dit opposé aux subventions complémentaires prévues pour l’EMS de Kippel.
"Vous n'êtes pas seuls"
"Ce décret donne les moyens à la commune de Blatten d'intervenir là où cela est nécessaire et envoie un message fort de solidarité du Canton", a estimé de son côté Joachim Felix Correia (PS). Le Parti socialiste déposera, cette semaine, plusieurs amendements.
"Ce décret est un signal très clair. Habitants de Blatten, vous n'êtes pas seuls, le canton du Valais vous soutient", a résumé Diego Schmid (UDC du Haut-Valais). "A nous de faire que la reconstruction de Blatten ne reste pas qu'une illusion", lui a emboîté le pas, François Quennoz (UDC du Valais romand). "Le plus grand défi ne sera pas technique mais procédural." L'UDCVR et le Centre du Valais romand déposeront en ce sens deux amendements en faveur de la création de postes de travail au sein de l'Etat du Valais.
Un avant et un après
Aron Pfamatter (Le Centre du Haut-Valais) a plaidé pour une accélération des procédures, comme prévu par le texte du Conseil d'Etat. Au sein de NEO, Martin Kalbermatter a également soutenu l'entrée en matière.
"Il y aura assurément un avant et un après Blatten", a rappelé Vincent Roten (Le Centre du Valais romand). "Il est essentiel d'agir rapidement afin de permettre aux habitants de Blatten de se projeter dans l'avenir et de retrouver des perspectives concrètes. Nous sommes pour limiter les compétences d'engagements financiers du Conseil d'Etat à la route cantonale, au téléphérique provisoire et aux mesures de protection contre les dangers naturels."
Les Vert-e-s demandent le renvoi
Pour Emmanuel Revaz (Les Vert-e-s), "il manque une réelle analyse des besoins pour définir le dimensionnement, les contours et la localisation de la reconstruction." Les écologistes déposeront un amendement pour définir les limites de l'enveloppe financière dévolue à l'ensemble des mesures prévues par la feuille de route.
Le groupe des Vert-e-s a demandé "le renvoi du décret actuel, c'est-à-dire la mise en oeuvre d'une sorte de clause générale de police déguisée sans limite de moyens financiers pour une durée de 5 ans. Cela ne constitue pas à nos yeux un cadre proportionné, équitable et reproductible."
Au vote, l'entrée en matière a été acceptée par 119 voix contre 8. La première lecture du projet aura lieu jeudi matin. Quarante amendements seront alors traités.