Vitiviculture valaisanne : soutien d'urgence et crédit de 10,6 M
Situation tendue pour la vitiviniculture
Le Grand Conseil valaisan a accepté sans opposition vendredi un postulat interparti demandant des mesures d'urgence pour la vitiviniculture du Vieux Pays. L'objectif est de bénéficier rapidement d'un soutien financier du Canton.
Le texte demande, notamment, l’octroi "d’un crédit exceptionnel de 10,6 millions de francs pour soutenir une vendange en vert sur 400 hectares et assainir le marché."
Selon les postulants, "les banques ne prêteront plus d'argent pour financer la récolte 2026. De nombreux producteurs n'auront aucune autre alternative tant que les mesures fédérales ne seront pas mises en place et envisagent de laisser leurs vignes à l'abandon."
Situation connue du Conseil d'Etat
Pour les députés Mathias Delaloye (UDC du Valais romand), Vincent Roten (Le Centre), Christian Roduit (PS) et Léonard Dorsaz (Les Vert-e-s), une modification urgente de l’ordonnance sur la vigne et le vin s'avère nécessaire pour permettre l’arrachage de vigne non travaillée et éviter une catastrophe sanitaire dans le vignoble et la déclaration de l’état de crise vitivinicole.
"Le Conseil d’Etat est pleinement conscient de la situation très difficile que traverse actuellement la viticulture valaisanne et suisse", a précisé à la tribune le conseiller d'Etat Christophe Darbellay, en charge de l'économie.
Son département "s’implique de manière forte pour trouver des solutions, notamment au niveau fédéral, afin de trouver des solutions sur la thématique des importations et des soutiens financiers possibles", a-t-il poursuivi. "Il examinera rapidement la forme d’une déclaration officielle d’état de crise et surtout les bénéfices réels que cette dernière pourrait amener à la profession."
Première décision annoncée
Le Conseil d’Etat a d'ores et déjà décidé de modifier début 2026 l’ordonnance sur la vigne et du vin. Il veut imposer l’arrachage dans les 30 jours des vignes à l’état d’abandon, soit non-taillée en date du 30 avril. Ce délai est d'un an aujourd'hui.
"Concernant, la question du crédit exceptionnel, le Conseil d’Etat transmettra en janvier 2026 un projet de message pour l’octroi du crédit", a poursuivi Christophe Darbellay. "Le but serait de traiter ce postulat urgent lors de la session de mars."
Selon Mathias Delaloye, également président de la Chambre valaisanne d’agriculture, "on buvait en Suisse 300 millions de litres de vin en 1992 contre 200 millions aujourd'hui. Si la viticulture suisse est en crise, c'est bel et bien pour des questions politiques. En 1992, on a décidé d'importer 170 millions de litres de vin. Cette situation perdure aujourd'hui alors que la consommation totale a baissé de 100 millions de litres, dans notre pays."
Action de promotion en 2026
Les députés ont par ailleurs accepté par 94 voix contre 30 et 3 abstentions un postulat urgent demandant de relancer en 2026 l'action "Valais 200 pour 1000" qui vise à promouvoir la vente des vins produits dans le canton, soit comme lors de la crise du Covid-19.
Le concept: les établissements publics suisses, hors canton du Valais, perçoivent 200 francs de la part de Swiss Wine Valais pour un achat de 1000 francs de vins labélisé AOC Valais, jusqu'à concurrence d'un montant global de 2 millions de francs. Le texte est transmis au Conseil d'Etat, favorable à la mesure, pour exécution.