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Procès

Procès à Zurich: assassinats à Zurich et Laupen élucidés par l'ADN

Procès à Zurich: assassinats à Zurich et Laupen élucidés par l'ADN

Assassinats jugés à Zurich 10 à 15 ans après

Le procès des assassinats présumés d'une psychanalyste à Zurich et d'un couple âgé à Laupen (BE) s'est ouvert mardi devant la justice zurichoise. Le prévenu, un Espagnol âgé de 47 ans, a été arrêté treize ans après le premier crime, mais il conteste les faits.

Selon l'acte d'accusation, le prévenu a dévalisé et assassiné à coups de couteau son ancienne psychanalyste, âgée de 56 ans, le 15 décembre 2010. Cinq ans plus tard, il s'est échappé d'une clinique psychiatrique, a menacé son ex-femme, puis est allé cambrioler ses anciens voisins, un couple âgé, à Laupen. Il les a tués brutalement à la même date que le premier assassinat.

Ces crimes ont finalement pu être élucidés grâce à des tests massifs d'ADN en Suisse. Ces analyses ont permis d'établir que l'accusé s'était trouvé sur les deux lieux au moment des crimes. Le prévenu, un monteur d'échafaudage, a été arrêté en janvier 2024 à Genève, à son retour en Suisse.

Mardi matin devant le Tribunal de district de Zurich, son avocat a demandé une expertise concernant une maladie chronique de l'accusé, qui expliquerait la présence de ses pellicules sur les deux lieux de crimes. Sa requête a été refusée, toute comme une demande d'entendre des témoins supplémentaires, l'ex-épouse et la soeur du prévenu.

"Confusion" dans les échantillons d'ADN

Face aux juges, l'accusé s'est montré bavard, mais a fait des déclarations parfois contradictoires. Il a admis s'être rendu à deux reprises à l'ancien cabinet de la psychanalyste assassinée, mais il a déclaré ne l'avoir jamais revue ensuite, car la thérapie proposée n'était pas été couverte par l'assurance maladie.

Il ne se souvient pas s'être rendu dans le nouveau cabinet où la quinquagénaire a été trouvée morte, a-t-il répondu, ajoutant qu'il prenait des antidépresseurs à l'époque. Pour lui, le fait que son ADN y a été découvert est impossible et est dû à une confusion dans l'attribution des échantillons.

Selon l'accusation, le prévenu s'est rendu au nouveau cabinet de sa victime avec un couteau et des attache-câbles pour lui voler des objets de valeur de l'argent. Il s'est retrouvé nez à nez avec elle et lui a infligé 14 coups de couteau, dont certains mortels au cou et au dos. La victime s'est vidée de son sang.

Le couple de Laupen: "on s'entraidait"

Face à la Cour, le ressortissant espagnol a aussi nié l'assassinat du couple de retraités à Laupen, d'anciens voisins auxquels il avait rendu visite de temps en temps pour boire un café. "On s'entraidait", a-t-il dit. Ainsi, il aurait aidé le mari à façonner une table en bois. Le fait que son ADN ait été retrouvé sur le pantalon du mari est dû au fait qu'il l'a probablement effleuré en empilant du bois avec lui, selon ses dires.

Selon les enquêteurs, l'accusé a traîné le corps du retraité à travers la maison du couple en tenant ses jambes. Ce jour-là, le 15 décembre 2015, il s'est rendu chez le couple après s'être échappé d'une clinique où il était traité pour des troubles dépressifs, suite à une tentative de suicide. Selon l'acte d'accusation, le prévenu voulait les cambrioler et pensait que ses victimes étaient absentes.

Lorsque le couple l'a pris en flagrant délit, il a attaqué le duo avec un objet pointu et "ressemblant à un marteau", selon le Ministère public. Il a assassiné brutalement les deux retraités. L'épouse a d'abord survécu aux coups, mais le fait que l'assassin présumé l'ait traînée au bas des escaliers de la cave a entraîné un traumatisme crânien mortel.

L'accusé est inculpé d'assassinats et de brigandages. Son procès se poursuit jusqu'à mercredi.

ATS