Pierre-André Page et Stefan Engler élus présidents des deux chambres
Stefan Engler président du Conseil des Etats
Le sénateur centriste Stefan Engler (GR) a été élu lundi président du Conseil des Etats par 44 voix sur 44 bulletins valables. L'UDC fribourgeois Pierre-André Page a lui été élu à la présidence du Conseil national.
Juriste de 65 ans, Stefan Engler siège au Conseil des Etats depuis 2011. Il avait auparavant siégé au gouvernement des Grisons entre 1998 et 2010. M. Engler se définit lui-même comme "un touche-à-tout politique". Il prend la liberté de prendre ses décisions de manière non idéologique et indépendante.
Avant son élection, il avait dit à Keystone-ATS qu'il s'engagerait pour que la Chambre des cantons reste un pôle de calme dans un climat politique actuellement très chaud. Parmi les thèmes brûlants figurent selon lui les nouveaux accords avec l'UE et les conditions de l'accord douanier avec les Etats-Unis des Donald Trump, deux sujets où les idéologies sont exacerbées.
Dans son discours après son élection, le Grison a réitéré que le législateur a besoin de calme et de temps pour traiter de manière approfondie les projets qui lui sont soumis et faire de bonnes lois.
S'exprimant à tour de rôle dans les quatre langues nationales, M. Engler a aussi souligné l'importance des diversités linguistiques et régionales et de les préserver. "La force de notre système, c'est que nous respectons nos différences", a-t-il relevé.
Formation duale et neutralité
Pierre-André Page, marié et père de trois enfants, a de son côté récolté 173 voix sur 181 bulletins valables. Il succède à Maja Riniker (PLR/AG). Durant quatre sessions, il aura principalement la tâche de mener les débats.
L'UDC a consacré sa vie professionnelle au secteur de l'agriculture, dont il a toujours défendu les intérêts. Le citoyen et maître agriculteur de Châtonnaye, qui fêtera ses 66 ans en avril, siège à Berne depuis 2015. Son élection constitue le couronnement de sa carrière politique.
Dans son discours, le Fribourgeois a loué un "modèle unique", celui de la formation duale. "La Suisse est un pays qui réussit. Et j’en suis convaincu, nous devons une grande part de cette réussite à la formation duale, qui permet à nos jeunes d’apprendre simultanément à l’école et en entreprise."
L'UDC n'a pas oublié de vanter la neutralité, "un des piliers de notre identité nationale." Et de rappeler le Traité de Fribourg, plus connu sous le nom de "paix perpétuelle", signé entre la France de François Ier et la Confédération des 13 cantons en novembre 1516.
Conclu après la défaite de Marignan, ce traité va mettre fin aux ambitions militaires confédérées en Italie. "Mais il va surtout, pour notre pays, ouvrir la voie à une nouvelle orientation, celle de la stabilité et de la neutralité. Peut-être n’est-il pas inutile de se rappeler que c’est souvent à partir d’une défaite que naît une nouvelle force."